Jean-Pascal MACCHI, Directeur Général d'IKOULA, prend la parole et répond à quelques questions lors d'une interview exclusive. L'occasion d’aborder différents sujets tels que sa vision du métier d'hébergeur, l'importance du "cloud gaulois", l'enjeu de la protection des données, ainsi que l'avenir et la stratégie d'IKOULA.
Depuis vingt-cinq ans, IKOULA accompagne les entreprises de tous secteurs grâce à ses services d’hébergement IT et de cloud. Une position de précurseur qui a permis à ses équipes de voir le monde de l’entreprise et du numérique évoluer à bien des égards. Et à son équipe dirigeante de se forger des convictions fortes. La principale d’entre elles : aller plus loin que le cloud souverain et défendre un « cloud gaulois ». Conversation avec Jean-Pascal MACCHI, directeur général d’IKOULA.
Pouvez-vous nous parler d’IKOULA, et de votre vision du métier d’hébergeur ?
Chez IKOULA, nous sommes certes hébergeur de données et d’infrastructures, mais notre activité ne se limite pas à cela. Aujourd’hui, forts de plus de deux décennies d’expérience, nous proposons toute une chaine de services interdépendants autour de l’IT et la cybersécurité.
Tout d’abord, il y a bien évidemment le stockage des données, notre activité historique. Nous le réalisons grâce à deux datacenters dont nous sommes propriétaires, situés en Champagne-Ardenne et Picardie. En plus de cela, nous fournissons un grand nombre de services managés comme l’infogérance, la cogérance, les installations et déploiements pour le compte du client, le tout en interne avec des équipes dédiées. À cela s’ajoutent des services de firewall/pare-feu visant à assurer la protection de nos clients. Enfin, du fait de notre appartenance au groupe Sewan, nous sommes également aptes à fournir les réseaux télécoms sécurisés (MPLS, SDWAN, liens dédiés…) permettant aux clients de se connecter aux infrastructures hébergées dans nos datacenters de manière sécurisée.
Et parce que nous savons que la question de l’hébergement et des données est particulièrement sensible et que le service se doit d’être de haute qualité, nous avons fait le choix d’avoir toujours une personne disponible sur site, quel que soit le moment de la journée ou de l’année.
« C’est ainsi que nous pouvons assurer à nos clients un support 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, toute l’année sans interruption. »
On parle beaucoup de cloud souverain, qui désigne un environnement numérique qui se limite au territoire d’un pays. Vous prônez quant à vous un « cloud gaulois ». Quelle différence ?
La question mérite en effet d’être expliquée ! Lorsqu’on travaille avec une entreprise française qui propose un cloud souverain, toutes les données sont hébergées en France, et respectent de fait les réglementations françaises et européennes, très protectrices du consommateur et des entreprises. Là où le bât blesse, c’est quand un client décide de travailler avec un hébergeur dont les services sont situés un peu en France, et beaucoup à l’étranger.
Il y a une double problématique dans ce cas : déjà, celle de l’hébergement des données, mais également celle de leur gestion. Non seulement le client n’a aucune certitude sur la localisation du stockage de ses données, mais il en a encore moins sur le fait qu’elles ne sont pas transférées à l’étranger dans le cadre d’opérations sous-traitées (comme par exemple le support), dans des pays où la main d’œuvre est moins chère. Dans ce cas, elles sortent donc du cadre réglementaire très protecteur qu’est la France.
Pour cette raison, nous avons voulu défendre l’idée d’un « cloud gaulois », où tout reste dans le cadre réglementaire, opérationnel et judiciaire français. Nous sommes un hébergeur français, 100 % propriétaire de ses datacenters – lesquels sont situés sur le territoire, évidemment – qui ne sous-traite aucun de ses services et dont l’intégralité des capitaux sont français.
« Pour résumer, quand une donnée entre chez IKOULA, elle y reste. C’est ça, le « cloud gaulois ». »
Pour les clients, qu’est-ce que ça change en termes de service et de protection de leurs données ?
Je pense que le premier avantage, c’est une grande maîtrise de ses données et l’assurance d’une véritable protection. Non seulement le client qui utilise nos services sait où elles sont stockées, mais il est aussi assuré de la réversibilité de son hébergement : il peut, s’il le souhaite, récupérer l’intégralité des données qui nous ont été confiées sans qu’aucune ne reste dans nos serveurs. De plus, la localisation implique l’application du droit français uniquement, ce qui permet notamment de ne pas être soumis à d’autres législations plus problématiques en matière de confidentialité des données, comme le « Patriot Act » aux États-Unis.
Comment avez-vous évolué et comment voyez-vous l’avenir pour IKOULA ?
Beaucoup de changements ont eu lieu depuis 2021 et l’intégration au sein du groupe Sewan ! L’entreprise s’est profondément transformée, afin d’être prête à entrer dans un cycle de croissance très soutenue pour les mois et les années à venir. C’est ainsi qu’en quelques mois, nous avons investi largement afin de moderniser toutes nos infrastructures et de pouvoir accueillir des baies de très haute intensité électrique. Nous avons aussi travaillé à l’obtention de plusieurs certifications, dont les normes ISO 27001, certifiant un management de la sécurité de l'information, et ISO 50001, pour être capable de totalement maîtriser nos coûts d’énergie. Nous avons également rejoint l’initiative « Conduct on Data Centres' Energy Efficiency », pour répondre à une demande croissante de nos grands comptes.
Ces changements sont nombreux, mais nous ne nous arrêterons pas en si bonne voie. Nous préparons déjà l’obtention de nouvelles certifications. Nous sommes prêts et enthousiastes face aux défis qui nous attendent !
Jean-Pascal MACCHI, Directeur Général d'IKOULA